Les démarches administratives
Pour s'installer en libéral, plusieurs étapes administratives sont primordiales. Ces formalités, bien que parfois perçues comme complexes, sont essentielles pour démarrer légalement et sereinement votre activité dans le secteur médical.
Comment s'inscrire à l'Ordre des chirurgiens-dentistes ?
La première démarche, et sans doute la plus fondamentale, est votre inscription à l'Ordre des chirurgiens-dentistes. C'est une obligation légale pour exercer en France. Vous devez contacter le Conseil départemental de l'Ordre de votre lieu d'exercice. Ils vous fourniront la liste précise des pièces justificatives à présenter. Une fois votre dossier validé, vous recevrez votre numéro RPPS, indispensable pour toutes vos démarches futures, et votre carte de professionnel de santé (CPS). Vous devez bien sûr détenir un diplôme d'État de chirurgien-dentiste reconnu par le conseil de l'ordre médical et être enregistré [06cd]. Le diplôme médical est la condition préalable à toute inscription.
À noter : le numéro RPPS est un identifiant unique attribué à chaque professionnel de santé en France, permettant de l'identifier officiellement dans tous les systèmes de santé et d'assurer la traçabilité de ses actes et prescriptions.
Comment s'affilier à l'Assurance Maladie ?
Ensuite, il est nécessaire de vous affilier à la CPAM. Prenez contact avec la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) de votre département. Un conseiller vous recevra pour examiner votre dossier et procéder à votre affiliation au régime conventionné médicaux conventionnés. Cette affiliation est capitale pour pouvoir facturer vos actes en tant que praticien dentaire et être remboursé.
Quand adhérer à la CARCDSF ?
L'adhésion à la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF) est une autre étape obligatoire. Que vous exerciez à plein temps ou partiel, cette cotisation est requise. Elle assure votre couverture retraite et prévoyance. Il est conseillé de bien comprendre les garanties proposées par la CARCDSF et, si nécessaire, de les compléter auprès d'assureurs spécialisés pour une meilleure protection.
Quand souscrire à une RC ?
Enfin, la souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle est impérative. Elle vous couvre en cas de litige ou de faute pouvant survenir. Cette garantie est une sécurité indispensable pour vous protéger. Il est également judicieux de songer à d'autres assurances, comme une mutuelle santé adaptée à votre statut de libéral, pour compléter vos garanties.

À noter : ces démarches administratives constituent le socle de votre installation en libéral. On vous recommande de passer par un expert Fint pour s'assurer que toutes les formalités sont correctement effectuées et pour optimiser la gestion de votre future activité. Cela permet au chirurgien-dentiste de se concentrer sur son cœur de métier.
Les différentes options pour exercer en profession libérale
Une fois que vous avez rempli les démarches administratives nécessaires, il est temps de réfléchir à la manière dont vous allez concrètement exercer votre activité. Plusieurs options existent, chacune ses avantages et ses inconvénients. Il ne s'agit pas uniquement de choisir un lieu, mais aussi une manière d'exercer qui correspond à vos aspirations professionnelles et personnelles.
Créer son propre cabinet dentaire
Opter pour la création de votre propre structure vous donne une liberté totale. Vous décidez de l'agencement des locaux, de l'équipement et de vos horaires. C'est l'occasion de construire votre activité de A à Z, selon votre vision. Il faut prévoir l'achat ou la location d'un local, son aménagement aux normes, l'acquisition de tout le matériel indispensable (fauteuil, radiologie, stérilisation, instruments...), sans oublier les frais administratifs et les assurances. Lors de la création de votre cabinet, vous devrez obligatoirement déclarer votre activité auprès de l'URSSAF, qui gère les cotisations sociales des professionnels libéraux. Il est essentiel de déclarer cette activité dans les délais impartis.
Bon à savoir : en moyenne, créer son établissement coûte au total entre 100 000€ et 200 000€ sachant que vous partez de zéro : il faudra construire progressivement.
Reprendre un cabinet existant
Une alternative intéressante à la création est la reprise d'une structure déjà établie. L'avantage principal est de démarrer votre exercice déjà existante, ce qui peut accélérer votre rentabilité et assurer des revenus dès la première année d'exercice. Vous bénéficiez également d'une structure déjà opérationnelle. Cependant, cette option représente souvent un coût d'acquisition élevé qu'il faut prendre en compte. Il faut aussi être prêt à s'adapter à l'organisation et aux équipements laissés par le prédécesseur, et potentiellement prévoir des travaux de modernisation ou de mise aux normes. Il est important de bien évaluer la valeur du cabinet et sa clientèle avant de s'engager. Un contrat de cession doit être rédigé avec soin pour encadrer la reprise. Tenir compte de tous ces éléments sur plusieurs années permet de faire le bon choix.
Exercer en collaboration libérale
La collaboration libérale est une formule qui gagne en popularité. Elle permet de partager une structure avec un ou plusieurs collègues, tout en conservant votre indépendance. Vous partagez les frais (loyer, personnel, équipements...), ce qui peut alléger la charge financière, surtout au démarrage. Il existe différentes formes de collaboration, comme la Société Civile de Moyens (SCM) ou le contrat de collaboration. Dans ce cadre, vous pouvez développer votre propre clientèle tout en bénéficiant de la structure existante. C'est une excellente manière de débuter, de se familiariser avec l'organisation, avec un soutien technique et humain. Le contrat de collaboration définit les modalités de l'exercice partagé.
Bon à savoir : n'oubliez pas une étude de marché et un business plan pour voir les différents concurrents (prestations, localisation, etc.) afin de garantir la réussite de votre projet.
Préparer l'installation de votre struct
Où choisir le lieu d'implantation idéal pour votre établissement ?
Le choix de la localisation est déterminant pour votre réussite. Si la loi vous offre une certaine liberté, il existe des règles à respecter, notamment pour éviter les installations dans des immeubles où exerce déjà un confrère sans son accord ou celui du conseil départemental de l'Ordre.
Les grandes villes peuvent offrir une forte densité de population, mais aussi une concurrence plus établie au niveau des cabinets. À l'inverse, de nombreuses zones rurales ou périurbaines sont sous-dotées. S'installer dans ces zones, notamment dans les Zones d'Intervention Prioritaire (ZIP) ou Zones de Revitalisation Rurale (ZRR), peut présenter des avantages considérables. Vous pourriez obtenir des aides financières, d'exonérations fiscales temporaires et de subventions à l'installation. Ces zones présentent un fort potentiel de développement avec une clientèle souvent fidèle et moins de délais d'attente pour obtenir un rendez-vous. L'installation dans ces territoires mérite une étude approfondie.
Zoom : ne négligez-pas les avis professionnels et/ou clients pourvoir le taux de demandé, l'utilité, etc. Des plateformes ou des forums libéraux peuvent répondre à vos besoins et questions.
Quel matériel professionnel est indispensable pour votre activité ?
L'équipement de votre cabinet doit être à la fois fonctionnel et conforme aux normes d'hygiène et de sécurité. Voici une liste non exhaustive du matériel indispensable pour démarrer votre activité :
- Fauteuil dentaire : c'est la pièce maîtresse de votre équipement dentaire. Choisissez-le pour son confort, sa fiabilité et ses fonctionnalités.
- Matériel de diagnostic : incluant la radio panoramique (ou cone beam), un appareil de radiographie intra-buccale, et éventuellement un capteur numérique.
- Stérilisation : un autoclave de classe B est obligatoire pour garantir la stérilisation de vos instruments. Pensez aussi aux bacs de trempage et aux produits désinfectants.
- Instrumentation : une gamme complète d'instruments rotatifs (pièces à main, contre-angles), d'instruments manuels (miroirs, sondes, excavateurs), et de matériel d'aspiration.
- Consommables : pensez aux matériaux d'obturation, aux anesthésiques, aux produits d'hygiène bucco-dentaire, et aux consommables de protection (gants, masques, blouses).
Bon à savoir : l'acquisition d'équipements représente un investissement significatif, il est donc judicieux de ne pas se précipiter et de n'acheter que ce qui est strictement nécessaire dès le démarrage. Vous pourrez compléter au fur et à mesure du développement de votre structure.
Comprendre les aspects financiers de l'exercice libéral
Quel est le revenu moyen d'un dentiste libéral ?
Il est naturel de se demander quel sera votre revenu une fois installé en libéral. Les chiffres montrent que le revenu moyen d'un praticien libéral se situe autour de 11 000€ nets par mois, selon les données de 2022 de Doctolib. Bien sûr, cette moyenne peut varier considérablement selon le niveau d'expérience du praticien. Elle dépend de plusieurs facteurs, comme les tarifs que vous pratiquez, le nombre de jours travaillés, ou encore le volume que vous recevez chaque jour. Les praticiens dans les grandes villes, ceux qui ont plus d'ancienneté, ou qui possèdent des spécialisations recherchées comme l'orthodontie, ont tendance à avoir des revenus plus élevés. Leur niveau de revenus reflète généralement leur expertise et leur expérience.
Comment anticiper les charges et les impôts ?
Il est important de savoir que ce revenu brut est soumis à des charges et des impôts qui peuvent représenter jusqu'à 60% des sommes facturées. Pour une gestion sereine, il faut donc bien anticiper ces dépenses. Cela inclut les cotisations sociales versées à l'URSSAF, la Contribution Économique Territoriale (CET), et bien sûr, l'impôt sur le revenu ou sur les sociétés, selon votre statut juridique. Les déclarations à l'URSSAF doivent être effectuées régulièrement pour rester en conformité. Une bonne planification vous évitera les mauvaises surprises.
Zoom : pour vous aider à y voir plus clair et à optimiser votre situation fiscale, faites vous accompagner par un expert Fint
Comment optimiser la planification financière ?
Une organisation financière rigoureuse est la clé du succès en libéral. Cela passe par plusieurs points :
- Suivi du chiffre d'affaires : utilisez des outils de gestion pour suivre vos revenus au quotidien et identifier les actes les plus rentables.
- Prévisionnel : anticipez vos charges et votre trésorerie pour mieux planifier vos dépenses et vos investissements au cours de l'année. Cette projection de vos revenus futurs est essentielle pour assurer la pérennité de votre activité.
- Optimisation des coûts : analysez régulièrement vos dépenses pour identifier les postes où des économies sont possibles, sans compromettre la qualité des soins.
- Choix du statut juridique : selon votre situation, le choix entre entreprise individuelle, société (SCP) ou autre peut avoir un impact significatif sur votre fiscalité. Une société d'exercice libéral (SEL) peut également être une option intéressante pour certains praticiens qui souhaitent exercer seuls ou en association avec d'autres confrères. L'association permet de mutualiser les moyens et de bénéficier d'une structure adaptée.
Une vision claire et actualisée de vos finances est indispensable. De nombreux logiciels médicaux peuvent vous aider à suivre l'évolution de votre chiffre d'affaires, à identifier les actes les plus rentables, et à générer des prévisions de charges ou de trésorerie. L'anticipation est donc le maître mot pour une organisation financière saine et pérenne. Maîtriser vos revenus et vos dépenses dès le début de votre exercice vous permettra d'assurer la viabilité de votre structure.
Les compétences complémentaires pour réussir en libéral
Au-delà de votre expertise clinique, l'exercice en tant que praticien libéral exige un ensemble de compétences transversales pour assurer la pérennité et le succès de votre structure.
Comment développer et fidéliser votre patientèle ?
L'acquisition et la rétention constituent le cœur de votre activité libérale. Cela va bien au-delà de la simple qualité des prestations. Une approche proactive est nécessaire.
- Communication et Relationnel : une communication claire, empathique et régulière est primordiale. Expliquez les traitements, répondez aux questions et montrez un réel intérêt pour le bien-être général de chacun.
- Réputation et Bouche-à-Oreille : une patientèle satisfaite est votre meilleur solution pour évoluer. Encouragez les retours positifs et gérez les éventuelles insatisfactions avec professionnalisme garantira une entière transparence et une bonne réputation sur le long terme.
- Présence en Ligne : un site web informatif et une présence discrète mais professionnelle sur les plateformes pertinentes peuvent aider à attirer de nouveaux patients.
- Offre de Soins Adaptée : proposez une gamme de soins dentaires répondant aux besoins de votre clientèle cible, en restant à jour sur les innovations et les techniques grâce à la formation continue.
Zoom : la fidélisation ne s'obtient pas par hasard ; elle est le fruit d'une stratégie réfléchie axée sur la confiance et la satisfaction continue du patient. Soyez assidus à bien mettre à jour vos supports pour ne pas créer le doute.
Comment gérer votre pratique en toute autonomie ?
L'indépendance libérale implique une responsabilité totale dans l'organisation quotidienne. Cela couvre des aspects administratifs, financiers et organisationnels.
- Administration : Maîtriser la facturation, la gestion des rendez-vous, les relations avec les organismes (CPAM, CARCDSF) et la tenue des dossiers patients est indispensable.
- Pilotage Financier : suivre vos revenus, anticiper vos dépenses, gérer votre trésorerie et comprendre votre rentabilité sont des tâches clés. Pour une vision claire et une optimisation de vos finances, l'accompagnement par un expert-comptable spécialisé est fortement recommandé. N'hésitez pas à consulter Fint.fr pour des solutions adaptées.
- Organisation du Travail : optimiser votre emploi, gérer votre équipe (si applicable) et maintenir un environnement de travail efficace sont essentiels pour votre productivité et votre bien-être.
Comment sécuriser votre projet avec des assurances adaptées ?
En tant que professionnel de santé, vous êtes exposé à des risques spécifiques. Souscrire aux assurances adéquates est une étape non négociable pour protéger votre avenir. Cette préparation fait partie intégrante de votre projet.
- Responsabilité civile professionnelle (RCP) : obligatoire, elle couvre les dommages causés du fait de votre exercice. Assurez-vous que les garanties correspondent à l'étendue de votre pratique.
- Prévoyance : cette couverture vous protège en cas d'incapacité, d'invalidité ou de décès, garantissant ainsi un revenu et la continuité de votre foyer.
- Protection Juridique : elle peut vous aider à faire face aux litiges et aux procédures administratives.
À noter : réussir en tant qu'indépendant ne suffit pas d'être bon dans son métier. Il faut aussi avoir des compétences supplémentaires, une valeur ajoutée que les concurrents n'ont pas. Démarquez-vous au maximum !
Les aspects légaux et administratifs de l'installation
Choisir la bonne forme juridique pour votre exercice
Le choix de la structure légale est une décision stratégique qui influencera votre exercice, vos revenus nets et vos obligations fiscales. Plusieurs options s'offrent au praticien qui souhaite s'installer. Ce choix déterminera les modalités d'exercice, que ce soit en entreprise individuelle ou en société :
- L'entreprise individuelle : simple à créer, elle convient aux praticiens qui souhaitent débuter seuls. Les revenus sont imposés au titre de l'impôt sur le revenu.
- La société d'exercice libéral (SEL) : cette forme de société permet d'optimiser la fiscalité et de préparer la transmission.
- La société civile (SCP) : adaptée à l'exercice en groupe, elle nécessite un contrat précis définissant les règles de fonctionnement.
Avant de choisir, il est recommandé de consulter un expert-comptable qui analysera votre situation et vous orientera vers la forme la plus adaptée.
Les démarches obligatoires après l'installation
Une fois votre cabinet installé, vous devrez respecter plusieurs obligations administratives pour exercer en toute légalité dans le secteur de la santé :
- Déclaration à l'URSSAF : en tant que professionnel de santé libéral, vous devez déclarer le début de votre activité et payer régulièrement vos cotisations sociales.
- Affiliation à l'Ordre : votre enregistrement à l'Ordre doit être à jour et renouvelé si nécessaire.
- Convention avec l'Assurance Maladie : la signature d'une convention vous permet de facturer vos actes dans le cadre du parcours de soins coordonné.
- Cotisations de retraite : l'adhésion à la CARCDSF garantit votre protection sociale et votre retraite future
Ces démarches, bien que parfois fastidieuses, sont indispensables dans votre profession et bénéficier de la protection sociale des libéraux.
Les aides disponibles pour faciliter votre installation
Plusieurs dispositifs d'aide existent pour soutenir les jeunes praticiens dans leur projet d'installation :
- Aides régionales : certaines régions proposent des aides financières pour s'installer dans des zones sous-dotées en professionnels de santé.
- Prêts bancaires avantageux : des établissements bancaires proposent des contrats de financement spécifiques pour les professionnels de santé.
Renseignez-vous auprès des organismes compétents pour connaître les aides auxquelles vous pourriez prétendre selon votre zone d'installation. Ces soutiens financiers peuvent considérablement alléger l'investissement initial nécessaire pour installer votre cabinet.
En résumé
Se lancer en libéral est une aventure qui demande une préparation sérieuse. Vous avez maintenant les clés pour comprendre les démarches administratives, les aspects financiers et les différentes options d'installation. N'oubliez pas que la réussite de votre cabinet repose autant sur vos compétences cliniques que sur votre capacité à gérer votre activité. Prenez le temps de bien planifier chaque étape, entourez-vous des bons professionnels et lancez-vous avec confiance dans cette nouvelle voie. Votre engagement sera votre meilleur atout.





