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Comment entrer au capital d'une société ?

2.10.2025
08 minutes
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Boris Bruel
Head of legal

Entrer au capital d'une société en 2025 est une démarche stratégique, mais elle demande une bonne préparation. Que ce soit pour investir dans une startup innovante ou pour prendre des parts dans une PME déjà bien en place, cette opération offre des opportunités intéressantes tout en comportant des risques. Dans ce guide, nous allons explorer les étapes essentielles et les exigences nécessaires pour réussir votre prise de participation. Que vous soyez novice ou investisseur expérimenté, ce guide vous fournira toutes les informations dont vous avez besoin.

Points Clés

  • Comprendre les deux méthodes d'entrée au capital : souscription ou rachat de parts existantes.
  • Se conformer aux exigences juridiques et rédiger un pacte d'associés solide.
  • Analyser en profondeur la santé financière et la stratégie de l'entreprise cible.
  • Définir clairement votre pouvoir décisionnel et vos conditions de sortie.
  • S'entourer de professionnels (expert-comptable et avocat) pour sécuriser l'opération.
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Comprendre la prise de participation au capital

Définition de la prise de participation

En tant que futur investisseur au capital, il est important de bien comprendre ce que cette opération implique. Vous ne serez pas simplement un prêteur d'argent. Vous deviendrez un véritable partenaire de l'entreprise, avec des droits et des obligations. Cela signifie partager les risques et les opportunités de croissance. La prise de participation consiste à acquérir une part de propriété dans une entreprise, devenant ainsi associé ou actionnaire.

Contrairement à un prêt bancaire, vous ne récupérez pas automatiquement votre mise initiale. Votre rendement dépend entièrement de la performance future de l'entreprise. C'est un pari sur la croissance, pas une garantie de retour.

Les deux méthodes d'entrée

Deux voies principales vous permettent d'entrer au capital d'une société :

La souscription : L'entreprise émet de nouveaux titres spécialement créés pour vous. Cette opération apporte du capital frais à la société, renforçant sa trésorerie pour financer sa croissance. Les montants se situent généralement entre 20 000€ et 100 000€.

Le rachat : Vous achetez directement des parts détenues par des associés existants. Cette méthode évite la dilution du capital pour les actionnaires qui restent. Les tickets varient de 10 000€ à 500 000€.

Tableau des méthodes
Méthode Fonctionnement Avantages Ticket moyen
Souscription Nouveaux titres émis Capital frais pour l'entreprise 20 000€ - 100 000€
Rachat Achat auprès d'associés Pas de dilution 10 000€ - 500 000€

Les objectifs de l'investisseur

Vos motivations pour entrer au capital peuvent être variées. Elles incluent :

  • La plus-value financière : Parier sur la croissance pour revendre vos parts à un prix supérieur dans 5 à 7 ans.
  • L'implication stratégique : Contribuer activement à la gestion en apportant votre expertise et votre réseau.
  • La sécurisation commerciale : Garantir un approvisionnement ou accéder à une technologie innovante.
  • Le soutien entrepreneurial : Investir dans un projet porté par un proche ou une cause qui vous tient à cœur.
Important : Il est essentiel de clarifier vos objectifs avant de vous engager. Comprendre les motivations de chacune des parties est la clé d'une opération réussie et bénéfique pour tous.

Évaluer l'opportunité d'investissement

Clarifier vos motivations

Avant toute démarche, posez-vous les bonnes questions. Pourquoi souhaitez-vous investir dans cette entreprise ? Pour soutenir un proche, croire en un projet innovant, ou rechercher un rendement financier ? Définir vos objectifs vous aidera à choisir le type de participation le plus adapté et à évaluer si l'opportunité correspond réellement à votre profil.

Analyser la stratégie de l'entreprise

Renseignez-vous en détail sur la stratégie globale de l'entreprise. Comment prévoit-elle de se développer ? Quels sont ses marchés cibles ? Comprendre cette stratégie vous permettra d'évaluer son potentiel de croissance et le retour sur investissement possible.

Sachez que les jeunes entreprises réinvestissent souvent leurs bénéfices pour soutenir leur expansion. Les dividendes ne sont pas toujours distribués dès les premières années. Il est donc important d'échanger ouvertement avec la direction sur la politique de distribution des bénéfices.

Analyser la situation financière

Examinez attentivement les comptes de l'entreprise. Pour une société en création, le business plan constitue l'outil principal de l'analyse. Il permet d'évaluer la faisabilité du projet, la solidité du modèle économique et la pertinence des prévisions financières.

Faites valider cette évaluation par un expert-comptable pour obtenir un avis objectif. Un professionnel détectera les signaux d'alerte que vous pourriez manquer : endettement excessif, dépendance à un seul client, projections irréalistes.

Définir votre pouvoir décisionnel

Précisez dès le départ votre rôle au sein de la société. Serez-vous un simple détenteur de parts ou disposerez-vous d'un droit de regard sur les décisions stratégiques ? Ces aspects doivent figurer dans les statuts et les accords de participation.

Voici les seuils importants à connaître :

  • Moins de 33% : Droit à l'information uniquement
  • Plus de 33% : Minorité de blocage sur les décisions importantes
  • Plus de 50% : Contrôle effectif de la société

Anticiper les conditions de sortie

Même si cela peut sembler prématuré, anticipez les conditions de votre future sortie. Un contrat de participation bien rédigé doit prévoir comment et quand vous pourrez céder vos parts. Cela peut être lors d'événements spécifiques (départ à la retraite, vente de l'entreprise) ou à des périodes déterminées.

Les étapes pour entrer au capital d'une société

Étape 1 : Évaluer la société en profondeur

Avant de considérer l'aspect financier, comprenez bien l'entreprise dans laquelle vous envisagez d'investir. Analysez sa situation actuelle et ses perspectives : viabilité du projet, potentiel de croissance et solidité de la stratégie.

Un business plan détaillé présentant la stratégie, le marché et les projections financières est indispensable. N'hésitez pas à demander des précisions sur les points obscurs et à examiner les comptes des trois dernières années.

À savoir : Une évaluation honnête et objective de l'entreprise est la clé d'une prise de participation réussie. Ne vous laissez pas séduire uniquement par le discours commercial des dirigeants.

Étape 2 : Définir l'ampleur de votre participation

Déterminez quelle part du capital vous souhaitez acquérir. L'ampleur de votre participation déterminera votre poids dans les décisions futures et votre retour sur investissement potentiel.

Réfléchissez à vos attentes : s'agit-il d'un simple placement financier, ou souhaitez-vous avoir un rôle actif dans la gestion ? Cette étape demande une discussion ouverte et honnête avec la direction de l'entreprise. Définissez aussi les conditions de retrait dès le départ.

Étape 3 : Organiser la gouvernance

Anticipez les changements organisationnels liés à votre entrée : répartition des pouvoirs, gouvernance et stratégie globale. La modification des statuts formalise ces changements.

Prévoyez comment les décisions seront prises et les conflits gérés. Une organisation claire garantit que l'investissement profite à l'entreprise et à toutes les parties prenantes.

Formaliser l'entrée au capital

Les démarches administratives

L'entrée au capital implique une modification des statuts de l'entreprise. Il faut préciser :

  • La nouvelle répartition du capital
  • Le montant total actualisé
  • L'identité des nouveaux associés ou actionnaires
  • Le nombre de titres détenus par chacun

Cette modification doit être approuvée lors d'une assemblée générale extraordinaire et consignée dans un procès-verbal.

Important : Les statuts modifiés doivent ensuite être déposés au greffe du tribunal de commerce, et un avis de modification publié dans un journal d'annonces légales. Ces formalités sont obligatoires pour garantir la légalité de l'opération.

Le contrat de participation

Le pacte d'associés ou d'actionnaires complète les statuts en détaillant les droits et obligations de chacun. Ce document est absolument essentiel. Il traite de points sensibles tels que :

  • Les conditions de sortie anticipée
  • Les modalités de décision pour les actes importants
  • Les clauses de non-concurrence
  • Les règles de transmission des titres en cas de décès ou de départ

L'objectif est d'anticiper les désaccords et d'organiser la vie de la société dans le respect des intérêts de tous. Prévoir les conditions de retrait dès le départ est indispensable pour éviter d'être bloqué dans l'investissement.

L'accompagnement par des experts

Nous vous recommandons de faire appel à un expert-comptable pour sécuriser une entrée au capital. Chez Fint, nous accompagnons déjà des centaines d’entrepreneurs dans l’analyse de leur situation financière et la vérification des comptes. Ce service, facturé entre 1 500€ et 5 000€, reste bien moins coûteux qu’une erreur ou un litige.

Les acteurs d'une prise de participation

Les différents profils d'investisseurs

La prise de participation attire une grande variété d'acteurs. Il est important d'identifier ces profils pour savoir à qui s'adresser ou qui pourrait se présenter à vous.

Les Business Angels sont des entrepreneurs ou cadres expérimentés qui investissent leur propre argent et apportent réseau et expertise. Leur objectif est de réaliser une plus-value tout en participant activement au développement.

Les sociétés de capital-risque investissent des fonds levés auprès d'investisseurs institutionnels dans des sociétés à fort potentiel.

Les fonds spécialisés (FCPI, FIP) soutiennent des PME innovantes ou locales, avec souvent des avantages fiscaux pour les investisseurs. Ils offrent une réduction d'impôt de 18 à 25% via le dispositif IR-PME.

Les clients ou fournisseurs peuvent investir pour sécuriser une relation commerciale, garantir un approvisionnement ou par conviction dans le projet.

Zoom : Chaque profil d'investisseur a des attentes différentes en termes de retour sur investissement, de gouvernance et de durée d'engagement. Il est donc essentiel de bien les cerner dès le départ.

Les entreprises qui attirent les investisseurs

Les entreprises les plus souvent concernées par les prises de participation sont :

  • Les entreprises innovantes développant de nouvelles technologies, produits ou services, avec un fort potentiel de croissance. Elles sont souvent en phase de développement ou de déploiement commercial.
  • Les PME à fort potentiel ont démontré leur capacité à croître, avec un marché porteur et une équipe dirigeante solide.
  • Les entreprises en transmission nécessitent un accompagnement pour un changement de direction, souvent lié au départ à la retraite du fondateur, ou un financement de réorganisation.

Pour attirer des investisseurs, l'entreprise doit prouver sa viabilité, son potentiel de développement et la solidité de son modèle économique. Un business plan structuré et des projections financières réalistes sont indispensables.

Le rôle des organismes d'investissement

Les organismes d'investissement jouent un rôle central en servant d'intermédiaires entre les entreprises à la recherche de financements et les investisseurs.

Les sociétés de gestion de portefeuille gèrent des fonds et sélectionnent les entreprises dans lesquelles investir selon des critères précis. Les plateformes de crowdfunding permettent à un grand nombre de particuliers d'investir de petites sommes dans des projets d'entreprise, démocratisant ainsi l'accès au capital-investissement.

Les réseaux d'affaires et incubateurs mettent en relation entrepreneurs et investisseurs, et accompagnent les projets dans leurs démarches administratives et stratégiques.

Avantages et risques de la prise de participation

Les bénéfices pour l'entreprise

L'apport financier d'un nouvel investisseur renforce significativement la trésorerie de l'entreprise. Cela lui permet d'investir dans de nouveaux projets, d'étendre ses activités ou de traverser des périodes difficiles sans recourir systématiquement à l'emprunt bancaire.

Au-delà de l'aspect financier, l'arrivée d'un associé renforce la crédibilité de la société. La présence d'investisseurs reconnus inspire confiance auprès des banques, fournisseurs et clients. L'investisseur peut également apporter une vision nouvelle, des compétences spécifiques ou un réseau précieux.

Les apports humains

Un investisseur peut apporter bien plus que de l'argent. Il peut posséder une expertise sectorielle, des contacts ouvrant de nouvelles opportunités commerciales, ou une expérience de gestion précieuse pour l'entreprise.

Cette dimension humaine, souvent sous-estimée, peut être déterminante pour le succès à long terme. La présence d'un investisseur reconnu facilite également l'accès à de futurs financements ou la signature de contrats stratégiques.

Les risques à anticiper

Le risque de dilution : Lorsque de nouveaux titres sont émis lors de levées de fonds ultérieures, votre part diminue proportionnellement. Une participation initiale de 10% peut descendre à 6 ou 7% après deux levées, même si la valeur absolue peut augmenter.

Les conflits internes : Les nouveaux investisseurs peuvent avoir des objectifs différents des fondateurs. Par exemple, un investisseur peut privilégier une distribution rapide des bénéfices, tandis que les fondateurs souhaitent réinvestir pour soutenir la croissance à long terme.

L'illiquidité : Contrairement aux actions cotées, vos parts nécessitent un délai de sortie entre 12 et 18 mois, parfois davantage.

La perte en capital : Une partie significative des investissements en capital-risque aboutit à une perte totale ou partielle. Cette réalité justifie l'importance de diversifier vos investissements.

Important : Il est essentiel de définir clairement les rôles et les pouvoirs de chacun dès le départ, et de prévoir des mécanismes de résolution des conflits dans les statuts ou le pacte d'associés.

Êtes-vous prêt à investir ? Mini-checklist

Avant de vous engager, vérifiez ces points essentiels :

  • Vous disposez d'une épargne de sécurité équivalente à 6 mois de dépenses
  • Cet investissement représente moins de 10% de votre patrimoine total
  • Vous pouvez immobiliser cette somme pendant 5 à 7 ans minimum
  • Vous avez analysé les comptes des 3 dernières années avec un expert-comptable
  • Un pacte d'associés complet est prévu et négocié avec un avocat
  • Les conditions de sortie sont clairement définies et acceptables

Si vous ne validez pas au moins 5 critères sur 6, prenez le temps de combler les lacunes avant de vous engager.

En résumé

Entrer au capital d'une société nécessite une préparation sérieuse. Il ne s'agit pas seulement d'apporter des fonds, mais de s'impliquer dans le développement de l'entreprise. Avant de vous lancer, définissez clairement vos objectifs, analysez en détail la situation et les perspectives de la société, et précisez votre rôle, vos droits et les conditions de sortie.

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Boris Bruel
Chez Fint, Boris met son expertise juridique et fiscale au service des dirigeants de PME et ETI. Diplômé en droit fiscal européen et en évaluation financière à HEC Paris, il a à cœur de rendre les règles complexes compréhensibles et utiles. Son expérience auprès des entreprises lui permet d’apporter des solutions concrètes, toujours pensées pour la réalité du terrain.

Les questions fréquentes

Qu'est-ce que cela signifie de prendre une part dans une entreprise ?
Pourquoi quelqu'un voudrait-il investir dans une entreprise ?
Comment savoir si c'est une bonne idée d'investir dans une entreprise ?
Quelles sont les étapes pour devenir un associé d'une société ?
Quels sont les avantages et les risques quand on investit dans une entreprise ?
Qui sont les personnes qui investissent dans les entreprises ?
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