Comprendre le principe d'assujettissement à la TVA pour les chirurgiens-dentistes
La distinction entre actes thérapeutiques et actes esthétiques ?
Comment savoir si un acte dentaire est soumis à la taxe sur la valeur ajoutée ? La première étape consiste à distinguer clairement les actes à visée thérapeutique de ceux à visée esthétique. En règle générale, les soins dentaires ayant pour but de traiter une pathologie, de soulager une douleur ou bénéficiant d'un remboursement par l'Assurance maladie sont considérés comme thérapeutiques. Ces actes sont exonérés de TVA. Cela concerne notamment les soins conservateurs, les traitements de parodontite ou encore la pose d'implants à finalité fonctionnelle. Dans ces cas, c'est souvent l'intention derrière l'acte qui prime. Si l'acte vise une amélioration esthétique sans but curatif avéré, il sera généralement soumis à la TVA.
Les actes médicaux exonérés de TVA
La majorité des actes effectués par un chirurgien-dentiste dans le cadre de son activité professionnelle sont exonérés de TVA. Cette exonération est encadrée par l'article 261-4-1° du Code général des impôts. Elle s'applique aux prestations qui ont une finalité thérapeutique. Cela inclut les soins visant à restaurer la fonction bucco-dentaire, à traiter des maladies des gencives ou des dents, ou encore à corriger des malformations reconnues comme pathologiques. Les actes remboursés par la Sécurité sociale entrent dans cette catégorie.
Lorsqu'un acte présente une double finalité à la fois fonctionnelle et esthétique, il est essentiel de documenter précisément la motivation thérapeutique. Cette justification permettra, en cas de contrôle, de prouver le bien-fondé de l'exonération de TVA applicable à votre exercice professionnel.
Bon à savoir : En cas de doute sur la qualification d’un acte, il est recommandé de se référer aux textes officiels ou de consulter un expert Fint.
Les prestations soumises à la TVA
À l'inverse, certaines prestations réalisées par les chirurgiens-dentistes sont soumises à la TVA au taux normal de 20%. Il s'agit principalement des actes à visée purement esthétique, qui ne sont ni pris en charge par l'Assurance maladie, ni reconnus comme thérapeutiques par la Haute Autorité de Santé (HAS). On pense notamment au blanchiment dentaire, à la pose de facettes sans indication fonctionnelle, ou encore à l'ajout de bijoux dentaires. Les expertises médicales peuvent également être concernées. Il est essentiel de bien identifier ces actes à visée esthétique et de les distinguer des soins pour une facturation correcte. Le non-respect de ces règles peut entraîner des redressements fiscaux et présenter un risque important pour votre cabinet.
Bon à savoir : la distinction entre acte thérapeutique et acte esthétique est la clé pour déterminer l'assujettissement à la TVA. Une mauvaise classification peut avoir des conséquences financières importantes pour votre cabinet dentaire.
Les seuils de franchise en base de TVA applicables en 2025
La question des seuils de franchise en base de TVA pour les chirurgiens-dentistes en 2025 a suscité beaucoup d'interrogations chez les professionnels de santé. Il est important de clarifier la situation pour éviter toute mauvaise surprise fiscale.
Quel est le contexte réglementaire suspendu pour 2025 ?
Initialement, la loi de finances pour 2025 prévoyait une modification significative avec l'instauration d'un seuil unique de franchise en base de TVA, fixé à 25 000€ (avec un seuil majoré à 27 500€). Cependant, suite à des discussions entre le ministère de l'Économie et les représentants des professions de santé, cette réforme a été suspendue pour l'année 2025. Cette mesure signifie que les seuils traditionnels, tels qu'ils s'appliquaient précédemment, demeurent en vigueur pour l'ensemble de l'année.
Quels sont les montants des seuils traditionnels maintenus pour les professions libérales ?
Pour les professions libérales, dont font partie les chirurgiens-dentistes et autres professionnels de santé, les seuils de franchise en base de TVA qui s'appliquent en 2025 sont les suivants :
- Seuil de franchise (Chiffre d'affaires N-1) : 37 500€
- Seuil majoré (Chiffre d'affaires N) : 41 250€
Ces montants représentent le chiffre d'affaires annuel hors taxes (HT) réalisé. Il est essentiel de bien les distinguer pour anticiper vos obligations fiscales et comptables.
Que se passe-t-il lorsque les seuils sont dépassés ?
Le dépassement de ces seuils a des conséquences directes sur votre assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée. Voici comment cela fonctionne :
- Si votre chiffre d'affaires de l'année N-1 était supérieur à 37 500 € : vous devenez redevable de la TVA dès le 1er janvier de l'année N (2025 dans ce cas) pour l'ensemble de vos prestations soumises à TVA. Il est donc primordial de suivre attentivement vos recettes de l'année précédente pour anticiper cette situation.
- Si votre chiffre d'affaires de l'année N-1 était inférieur ou égal à 37 500 €, mais que vous dépassez 41 250 € au cours de l'année N : vous devenez redevable de la TVA dès le jour du dépassement. Cela implique une facturation immédiate de la TVA sur les actes concernés et l'obligation de réaliser des déclarations fiscales spécifiques. Il est donc conseillé de tenir une comptabilité séparée pour les activités soumises à TVA afin de suivre précisément vos recettes. Si vous avez des doutes sur la manière de calculer vos prix ou de gérer votre facturation, n'hésitez pas à consulter un expert Fint.

Il est essentiel de bien ventiler vos recettes entre les actes thérapeutiques exonérés de TVA et les actes esthétiques soumis à TVA. Une mauvaise distinction peut entraîner des erreurs de déclaration et exposer votre cabinet à des redressements fiscaux. Le suivi rigoureux de votre chiffre d'affaires, notamment celui soumis à TVA, est donc indispensable pour rester en conformité avec la législation applicable. Une bonne compréhension de ces seuils vous permet d'anticiper et de gérer au mieux votre fiscalité, surtout si vous exercez une activité mixte. Pour recevoir plus d'informations et rester informé sur ce sujet, n'hésitez pas à consulter régulièrement les mises à jour réglementaires.
Bon à savoir : n'oubliez pas que les artisans sont également soumis à des règles similaires concernant la TVA.
Application pratique de la TVA aux actes esthétiques dentaires
Comment identifier les actes esthétiques soumis à la TVA ?
La distinction entre un acte thérapeutique et un acte purement esthétique est le point de départ pour savoir si vous devez appliquer la TVA en tant que praticien. En règle générale, si un acte n'est pas pris en charge par l'Assurance Maladie et qu'il vise une amélioration de l'apparence sans objectif de guérison ou de correction d'une pathologie, il est considéré comme soumis à la TVA. C'est l'intention derrière l'acte qui prime sur sa nature technique et son caractère médical ou esthétique.
Zoom : un blanchiment dentaire, des facettes posées pour des raisons purement cosmétiques, ou des aligneurs transparents utilisés dans un but esthétique (et non pour corriger une malocclusion sévère reconnue comme thérapeutique) sont généralement assujettis à la TVA. Ces actes ne sont généralement pas prises en charge par l'Assurance Maladie.
Quels sont les cas spécifiques ?
Certains actes méritent une attention particulière dans leur assujettissement à la TVA. Les facettes dentaires, par exemple, sont soumises à la TVA si elles sont posées pour des raisons esthétiques. Si elles sont nécessaires pour restaurer une fonction ou corriger une anomalie reconnue, elles peuvent être exonérées. Le blanchiment dentaire est presque toujours considéré comme un acte esthétique pur et donc soumis à la TVA. Pour les aligneurs transparents, la ligne est plus floue : s'ils sont prescrits dans le cadre d'une orthodontie fonctionnelle reconnue et remboursée, ils sont exonérés. S'ils sont utilisés pour un simple réalignement cosmétique, ils entrent dans le champ de la TVA. Il est donc essentiel de bien documenter la raison pour laquelle vous réalisez ces actes.
Certains actes méritent une attention particulière dans leur assujettissement à la TVA. Les facettes dentaires, par exemple, sont soumises à la TVA si elles sont posées pour des raisons esthétiques. Si elles sont nécessaires pour restaurer une fonction ou corriger une anomalie reconnue par l'Ordre des chirurgiens-dentistes, elles peuvent être exonérées. Le blanchiment dentaire est presque toujours considéré comme un acte esthétique pur et donc soumis à la TVA. Pour les aligneurs transparents, la ligne est plus floue : s'ils sont prescrits dans le cadre d'une orthodontie fonctionnelle reconnue et remboursée, ils sont exonérés. S'ils sont utilisés pour un simple réalignement cosmétique, ils entrent dans le champ de la TVA. Il est donc essentiel de bien documenter la raison pour laquelle vous réalisez ces actes en tant que praticien dentiste.
Quelle est l'importance de la distinction intentionnelle de l'acte ?
L'administration fiscale se base sur l'intention derrière l'acte pour déterminer son régime fiscal. Si vous réalisez un acte qui pourrait avoir une double finalité (thérapeutique et esthétique), il est de votre responsabilité de pouvoir prouver la finalité thérapeutique pour bénéficier de l'exonération. Cela peut passer par une documentation précise dans le dossier du patient, des avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) si disponibles, ou même, dans les cas les plus ambigus, par une demande de rescrit fiscal auprès de l'administration. Ne pas faire cette distinction peut vous exposer à des redressements fiscaux et compromettre votre droit à exercer sereinement. Pour vous aider à y voir plus clair et à sécuriser votre pratique, n'hésitez pas à consulter un expert-comptable spécialisé, comme ceux de Fint.
Voici un tableau récapitulatif des actes courants :
À noter : les chirurgiens-dentistes sont exonérés de TVA pour leurs actes thérapeutiques, à condition que ces derniers ne dépassent pas un certain montant de chiffre d'affaires esthétique et respectent les critères définis par la loi.
Gérer les situations fiscales complexes pour les chirurgiens-dentistes
L'exercice de la profession de chirurgien-dentiste peut parfois vous amener à rencontrer des situations fiscales qui sortent de l'ordinaire dans la vie de la profession. Entre les actes de soins, les prestations esthétiques, les collaborations et les rétrocessions, il est facile de se perdre dans les méandres de la TVA. Heureusement, une bonne organisation et une compréhension claire des règles peuvent vous aider à naviguer ces complexités.
Comment gérer les activités mixtes (soins et esthétique) ?
La coexistence d'actes thérapeutiques, généralement exonérés de TVA, et d'actes esthétiques, soumis à cette taxe sur la valeur ajoutée, est une situation fréquente dans les cabinets dentaires. Il est primordial de distinguer clairement ces deux types de prestations sur vos factures et devis, afin d'assurer une gestion fiscale conforme.
Une ventilation précise de vos recettes est nécessaire pour suivre le chiffre d'affaires soumis à TVA et anticiper un éventuel dépassement des seuils de franchise applicables à votre situation.Une ventilation précise de vos recettes est nécessaire pour suivre le chiffre d'affaires soumis à TVA et anticiper un éventuel dépassement des seuils de franchise applicables à votre situation.
- Les actes thérapeutiques (par exemple, soins courants ou prothèses réparatrices) sont exonérés de TVA et n’entrent pas dans le calcul du chiffre d’affaires taxable.
- Les actes esthétiques (telles que certaines facettes, le blanchiment ou les aligneurs non thérapeutiques) sont soumis à TVA et sont inclus dans le calcul du chiffre d’affaires taxable.
À noter : une mauvaise gestion de cette distinction peut entraîner un redressement fiscal, incluant des pénalités, si l'administration fiscale requalifie l'ensemble de vos recettes comme soumises à TVA. Pour recevoir des conseils personnalisés sur la gestion de votre activité mixte, contactez un professionnel spécialisé.
Quel est le traitement fiscal des contrats de collaboration libérale ?
Les contrats de collaboration libérale, très répandus chez les dentistes et médecins, entraînent des flux financiers entre le titulaire du cabinet et le collaborateur. La redevance versée par le collaborateur au titulaire est généralement considérée comme une prestation de services soumise à la TVA. Il est donc essentiel de bien comprendre les implications fiscales de ces contrats.
Si vous êtes titulaire, vous devez facturer la TVA sur la redevance perçue. Si vous êtes collaborateur libéral, la redevance que vous payez peut potentiellement être déduite si vous êtes vous-même assujetti à la TVA. Pour une analyse précise de votre situation et recevoir un accompagnement adapté à votre numéro SIRET, un expert Fint est recommandé.
Comment gérer la TVA sur les rétrocessions d'honoraires ?
Les rétrocessions d'honoraires, qu'elles soient reçues ou versées, peuvent également être soumises à la TVA. Si vous recevez des rétrocessions, elles peuvent être considérées comme une prestation de services taxable si vous êtes assujetti à la TVA. Inversement, si vous versez des rétrocessions, elles peuvent être déductibles si le prestataire est assujetti. La nature exacte de la prestation sous-jacente est déterminante. Il est conseillé de faire examiner vos contrats et flux de rétrocessions par un expert pour vous assurer de leur traitement fiscal correct et éviter toute mauvaise surprise lors d'un contrôle fiscal. Une bonne traçabilité de ces opérations est indispensable pour sécuriser votre activité et protéger vos intérêts professionnels.
Éviter les erreurs et les risques fiscaux liés à la TVA
Il est facile de se perdre dans les complexités de la TVA, surtout quand votre activité mélange des actes thérapeutiques exonérés et des prestations esthétiques soumises à taxation. Une petite erreur, un oubli, et c'est tout votre exercice comptable qui peut être remis en cause par l'administration fiscale. Alors, comment faire pour naviguer sereinement et éviter les pièges ?
L'importance d'une facturation et d'un suivi précis
La clé pour gérer la TVA sereinement réside dans une organisation rigoureuse. Une facturation claire et détaillée constitue votre meilleur allié. Chaque acte doit être identifié avec précision, qu'il soit thérapeutique ou esthétique. Cette exigence concerne non seulement les actes esthétiques comme les facettes ou le blanchiment, mais également les collaborations libérales et les rétrocessions d'honoraires, qui peuvent également être assujetties à la TVA.
Voici quelques points clés pour une gestion sans faille :
- Distinguez systématiquement les actes : sur vos devis et factures, mentionnez explicitement la nature de chaque prestation (thérapeutique/exonérée ou esthétique/soumise à TVA). Indiquez votre numéro de TVA si applicable.
- Suivez vos recettes taxables : mettez en place un tableau de suivi mensuel de toutes les recettes qui sont potentiellement soumises à la TVA. Cela inclut les actes esthétiques, mais aussi d'autres flux comme les rétrocessions.
- Conservez une documentation solide : gardez une copie de tous vos devis, factures, et contrats. En cas de contrôle, une bonne traçabilité est essentielle pour justifier vos choix fiscaux et démontrer la conformité de votre exercice.
Les conséquences du non-respect des seuils de franchise
Vous pensez que la TVA ne vous concerne pas parce que vous êtes franchisé ? Attention, cette situation peut changer rapidement et présenter un risque fiscal. Le dépassement des seuils de franchise, même en cours d'année, vous rend redevable de la TVA immédiatement. Ignorer cette règle peut entraîner des redressements conséquents, incluant des pénalités et des intérêts de retard à compter de la date de dépassement.
- Seuil de franchise (CA N-1) : 37 500 € pour les professions libérales.
- Seuil majoré (CA N) : 41 250 €.
À noter : Si votre chiffre d'affaires soumis à TVA dépasse 41 250 € au cours d'une année, vous devenez assujetti à la TVA dès le jour du dépassement. Il faut alors facturer la TVA, la déclarer et la reverser à l'État en respectant les mesures applicables (source : economie.gouv)
Les erreurs fréquentes à ne pas commettre
Au-delà du suivi des seuils, d'autres écueils sont à éviter. Par exemple, considérer un acte comme thérapeutique sans vérifier sa qualification officielle. L'administration fiscale se base sur des textes (comme le BOFiP) et des avis de la Haute Autorité de Santé publique (HAS), pas sur votre seule appréciation professionnelle.
- Confondre soin et esthétique : ne pas distinguer clairement ces deux types d'actes sur vos documents comptables peut mener à une requalification de l'ensemble de vos recettes.
- Négliger la TVA sur les collaborations : les contrats de collaboration libérale impliquent souvent des flux financiers qui peuvent être soumis à TVA. Il est indispensable de faire analyser ces contrats par des professionnels compétents.
- Facturer en TTC sans le savoir : si vous n'indiquez pas la TVA mais l'incluez dans vos prix, le montant perçu sera considéré comme TTC par défaut, ce qui peut réduire votre marge si vous devez finalement la reverser.
Bon à savoir : pour éviter de faire d'autres erreurs à l'avenir, nous avons publié un article complet sur la réalisation de la TVA et sa gestion au quotidien pour les professionnels de santé.
En résumé
Vous l'aurez compris, la question de la TVA pour les chirurgiens-dentistes, notamment concernant les actes esthétiques, demande une attention particulière. Bien que les actes thérapeutiques restent exonérés, la distinction avec les prestations purement esthétiques est primordiale pour les praticiens. Les seuils de franchise, bien que maintenus dans leur configuration actuelle pour 2025, nécessitent un suivi rigoureux de vos recettes. Ne pas tenir compte de ces règles peut entraîner des redressements fiscaux. Il est donc conseillé de bien analyser votre activité, de distinguer clairement les actes, et de vous faire accompagner par des professionnels si nécessaire. Une bonne gestion de la TVA vous permettra d'exercer votre pratique en toute sérénité et de bénéficier des avantages fiscaux auxquels vous avez droit.Pour approfondir vos connaissances et optimiser la gestion de votre cabinet, nous vous invitons à partager cet article avec vos confrères et à explorer nos autres ressources disponibles sur notre plateforme. La formation continue et l'information régulière sont essentielles pour rester à jour sur les évolutions réglementaires qui impactent votre profession, notamment depuis septembre dernier avec les nouvelles mesures fiscales. Pour toute question spécifique à votre situation, n'hésitez pas à contacter nos experts qui sauront vous orienter vers les meilleures solutions adaptées à votre exercice professionnel, que vous soyez en activité depuis mai ou que vous envisagiez la création de votre cabinet.Protection des données : Conformément à la réglementation sur la protection de la vie privée, vos informations sont sécurisées et utilisées uniquement dans le cadre de nos services d'accompagnement pour les professionnels de santé.





